L’AGI n’existera probablement jamais. Et c’est une bonne nouvelle ?
AGI : le mythe utile, mais dangereux ...
Depuis des années, l’intelligence artificielle générale (AGI) est à la fois une promesse, une peur, un objectif scientifique… et un outil de communication.
Pour certains, elle annonce l’aube d’un âge d’or économique. Pour d’autres, l’extinction programmée de l’humanité.
Et entre ces deux extrêmes ? Beaucoup d’imprécisions, d’ambiguïtés… et de storytelling stratégique.
Chez aiko, on est aux premières loges de l’IA appliquée. Et notre conviction est simple :
👉 L’AGI n’existera jamais dans la forme que ses promoteurs nous vendent.
Et surtout : ce mythe détourne l’attention des vrais sujets.
1. L’AGI : un concept flou, recyclé à l’infini
AGI, IA forte, superintelligence… ces termes désignent en gros une machine qui aurait une intelligence équivalente ou supérieure à celle de l’humain.
Mais ce qu’on oublie de dire, c’est que :
Le cerveau humain n’est toujours pas compris par les neurosciences.
L’intelligence humaine est multi-dimensionnelle (cognition, émotion, intuition, corps…).
Les LLMs sont des modèles statistiques de langage, pas des esprits.
On projette donc une idée floue sur des technologies qu’on ne maîtrise que partiellement. C’est de la science-fiction technique.
“On ne peut pas forcer l’intelligence par la puissance de calcul.”
— Et pourtant, certains essaient, à coups de gigawatts et de milliards.
2. Un discours instable… mais utile
Chez OpenAI, la position change chaque semaine :
Sam Altman : “L’AGI pourrait mettre fin à l’humanité.”
Puis : “L’AGI va nous guérir de toutes les maladies.”
Puis : “On est à la porte d’un bond économique sans précédent.”
Puis : “Il faut un plan national contre les menaces existentielles.”
Ce flou n’est pas innocent.
C’est une stratégie d’influence bien rodée.
Objectif ?
🔒 Protéger ses intérêts juridiques (copyright, responsabilités…)
⚡ Obtenir un accès facilité à l’énergie (sans contrainte environnementale)
💼 Positionner son modèle au cœur des usages publics
📢 Créer une urgence narrative pour cadrer la régulation mondiale à son avantage
3. Des chercheurs sceptiques, mais inaudibles
Selon une enquête AAAI (2023) :
76 % des chercheurs estiment qu’il est peu probable que l’AGI émerge par simple scaling des architectures actuelles.
Pourquoi ?
Parce que l’humain ne fonctionne pas comme un modèle de langage.
Parce que l’intelligence n’est pas qu’une question de données ou de paramètres.
Parce que les LLMs hallucinent, se contredisent, et ne raisonnent pas véritablement.
Et pourtant, le mythe persiste, alimenté par les enjeux géopolitiques (🇺🇸 vs 🇨🇳), les levées de fonds, et la fascination collective pour une “IA omnisciente”.
4. La vraie question : que fait-on avec l’IA que l’on a déjà ?
Pendant qu’on fantasme sur une AGI future, les modèles actuels transforment déjà nos organisations :
Automatisation des tâches à faible valeur ajoutée
Accélération des workflows documentaires, marketing, RH
Nouvelles interfaces conversationnelles pour les clients ou les collaborateurs
Ce sont ces cas d’usage – concrets, déployables, mesurables – qui méritent notre attention.
Ce sont ces questions-là que se posent nos clients chaque jour.
Conclusion : un mythe utile pour les uns, un mirage pour les autres
L’AGI est un mirage qui donne à certains le pouvoir de poser les règles du jeu.
Chez aiko, on préfère une approche sérieuse, lucide, responsable de l’intelligence artificielle.
Pas de magie, pas d’hyperbole.
Juste de l’impact, du concret, et une vision long terme.
Parce qu’au fond, l’intelligence vraiment générale, c’est celle qu’on mobilise, ensemble, pour faire des choses utiles.
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